Le projet de loi « climat et résilience » est-il un écran de fumée ?
Le 25 avril 2018, le Président de la République, Emmanuel MACRON, reprenant à son compte le titre d’un livre du scientifique Mike BERNERS-LEE, interpellait les élus américains sur la crise écologique en ces termes : « There is no planet B » (Il n’y a pas de planète B)
En effet, alors que ce dernier était invité à WASHINGTON au Congrès américain, il avait imposé le thème du réchauffement climatique en réaction à la décision du Président américain de sortir son pays de l’accord de PARIS pour le climat de 2015.
Chaudement ovationné, Emmanuel MACRON n’avait pas hésité à tacler Donald TRUMP, regrettant que « certains considèrent qu’il est plus important de protéger les industries – et les emplois – que de se préoccuper du réchauffement climatique ».
Depuis, le Président français est très attendu sur ce thème mais beaucoup de citoyens ont été déçus par ses annonces qualifiées d’incantatoires.
Le premier à avoir tiré les conséquences de cette conclusion est Nicolas HULOT qui démissionnât de son poste de ministre de la transition écologique le 28 août 2018 déplorant que ce poste était « à la croisée des lobbys ».
Malgré ce départ fracassant, le premier ministre demandait au Conseil économique, social et environnemental la constitution de la Convention citoyenne pour le climat.
Elle regroupe 150 citoyens tirés au sort parmi la population française et a pour objectif de définir les mesures pour parvenir à réduire les émissions de CO² d’au moins 40 % d’ici 2030 par rapport à 1990.
Aussi, entre les deux confinements liés à la COVID-19, le Président MACRON annonçait aux membres de la Convention, son souhait de retenir 146 des 149 propositions formulées.
Toutefois, le gouvernement a depuis réintroduit les néonicotinoïdes et Emmanuel MACRON a validé l’introduction de la 5G malgré son engagement devant la Convention de fixer un moratoire.
En outre, l’Etat français était condamné par une décision historique du 3 février 2021 du Tribunal administratif de PARIS pour non-respect de ces engagements relatifs à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
En février 2021, le gouvernement accélère puisque le projet de loi contre le dérèglement climatique est présenté en Conseil des Ministres et ambitionne d’inscrire 46 propositions de la Convention citoyenne.
Cependant, 10 propositions sont globalement reprises, 17 sont tronquées et 10 ont vu leur champ d’action considérablement réduit.
Le gouvernement lui-même reconnait que les objectifs pour 2030 ne seront pas atteints.
Alors que le projet de loi a été examiné ce lundi 29 mars, c’est le scepticisme, voire l’exaspération des associations, de l’opinion publique et de certaines personnalités politiques qui prévalent.
Finalement, la crise sanitaire a nettement relégué le thème du climat alors que la communauté scientifique affirme que les deux sont intimement liés et on se demande si le pouvoir exécutif n’envisage pas seulement qu’à sauver l’industrie et ses emplois…
Guillaume REININGER